e-Santé : quelles sont les opportunités d’avenir en France ?
- Publié le
- 5 min reading
Quel est l’avenir de l’e-santé en France ?
La santé en France est un secteur d’activité dynamique, en constante recherche d’innovation, on estime le marché français de la e-santé à 4 milliards d’Euro en 2020 (source : Eurasanté). En particulier, 100 millions d’euros sont prévus pour « accélérer la transformation numérique » des établissements de santé et 50 millions seront dévolus au déploiement de la télémédecine afin de financer les « équipements numériques nécessaires », « par exemple pour des consultations à distance ou des possibilités de paiement et de lecture de carte Vitale à distance ». Le vieillissement de la population, l’enjeu de la répartition des dépenses publiques, la volonté d’harmonisation de l’offre de soin, la sécurité des données de santé, sont autant d’éléments qui nécessitent que les méthodes et les processus de soins soient à la adaptés. Alors quel rôle peut jouer l’e-santé, et vers quelles évolutions se dirige l’Hexagone ? On tente de vous apporter des éléments de réponse au fil de cet article !
Qu’est-ce que l’e-santé ?
A l’instar de l’ensemble de notre économie, l’e-santé connaît un développement exponentiel dû à la transition digitale et aux innovations de la recherche clinique pour prendre en charge et accompagner les patients, . L’informatisation de la gestion et la numérisation des dossiers ont débuté dans les années 1970 avec l’essor des nouvelles technologies de l’information et de la communication, pour arriver aujourd’hui à la création du Dossier Médical Partagé (DMP) qui compte à date 4,5 millions de patients ayant commencé à le remplir.
Depuis 40 ans, la santé a connu des investissements relativement importants. Si ces investissements n’ont pas toujours été couronnés de succès, les années 2010 ont vu l’arrivée de nouvelles générations de professionnels plus conscients des contraintes économiques et des opportunités technologiques du secteur. De leur côté, les patients sont par ailleurs aujourd’hui davantage acteurs de leurs soins, et familiarisés avec les usages informatiques.
L’e-Santé est un terme générique qui regroupe plusieurs types de technologies et domaines de compétences parmi lesquels : l’édition de logiciel, l’hébergement et l’intégration, la télémédecine (qui elle-même comprend : téléconsultation, téléexpertise, télésurveillance et téléassistance), le Big Data et l’Intelligence Artificielle, puis la Santé Mobile.
Quelles sont les possibilités d’avenir pour ce secteur ?
L’Intelligence Artificielle, l’IoT, le Big Data ou encore le Machine Learning sont des avancées technologiques dont l’impact sur l’e-santé est très important. En effet, ils seront utiles notamment pour la prévention voire la prédiction, l’association France AVC estime par exemple qu’il faut compter 24000 Euros pour le traitement d’un AVC par patient. Cependant, la France présente des difficultés à expérimenter ces innovations dont 80% représentent des données non-structurées (d’après IBM), et il le nombre de ces données augmente de façon exponentielle, on s’attend à une augmentation de 800% de ces datas d’ici à 2 ans (toujours d’après IBM).
Il existe aujourd’hui plus de 15 milliards d’objets connectés dans le monde, soit plus du triple par rapport aux chiffres d’il y a presque 10 ans et environ 200000 applications de santé. Leur croissance est exponentielle, et certains spécialistes estiment leur nombre dans une fourchette allant de 50 à 80 milliards d’ici 2020, signifiant que chaque personne dans le monde pourrait posséder six objets connectés en moyenne.
Les objets connectés peuvent aider à lutter contre la sédentarité, le tabac et les problèmes de santé qui en découlent, tels que l’obésité ou le diabète. On estime en effet qu’un patient atteint de diabète passe 6h par an chez le médecin, alors qu’il passe 600h par an à se soigner seul, d’où l’utilité de les accompagner davantage, de même un patient opéré d’une chirurgie bariatrique (Obésité) fera face systématiquement à une situation d’échec après les 2 premières années si il n’est pas bien accompagné. En étant capables de mesurer l’impact de leur mode de vie sur leur santé, les Français ont les moyens de prendre conscience des changements à réaliser pour aller mieux.
Par ailleurs, la collecte des données qui sont aujourd’hui produites en masse permet de compiler non seulement les informations médicales et comportementales des patients, mais également les renseignements génétiques. La combinaison du Big Data et de puissants algorithmes de calculs permettraient de réaliser des profils médicaux et d’éventuellement établir des schémas prévisionnels pour anticiper certaines pathologies.
Il existe également des agents conversationnels intelligents, sous la forme de chatbots notamment, qui permettent de dialoguer avec les patients. Cette technologie peut être notamment exploitée dans le traitement des dépressions en reproduisant des liens humains.
Quels sont les défis à relever ?
Malgré les mesures mises en place, comme la remboursement de la téléconsultation ou l’article 36 qui autorise l’expérimentation de la télésurveillance pour certaines pathologies, et la volonté de l’Etat de développer l’e-santé en France (DMP, création du portail patient), celle-ci a du mal à s’y implanter. Le principal défi à relever est de rapprocher les professionnels de santé entre eux et les professionnels de santé avec les patients. En effet, les Français ont tendance à se méfier de l’usage qui est fait de leurs données médicales et personnelles, et cela peut freiner le développement de certaines technologies.
Il importe donc de rassurer les patients à l’égard des technologies, et d’articuler ces dernières avec les professionnels. La santé numérique ne peut exister que si elle remet l’humain au centre de la relation avec le patient. L’innovation ne doit pas remplacer cette relation, elle doit au contraire l’améliorer et être incarnée par celle-ci.
Il existe donc de nombreuses opportunités pour la santé numérique. Il importe que les acteurs du marché se mobilisent à des fins de pédagogie et ne perdent pas de vue l’essentiel des relations de soin entre praticiens et patients, à savoir l’humain.